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Pour la première fois de son histoire, la Coupe d’Afrique des nations de football se jouera à 24 équipes cet été. Au-delà du changement de calendrier et de configuration, cette réforme phare d’Ahmad Ahmad, le président de la Confédération africaine de football (CAF) est surtout un symbole fort d’une dualité de vision entre ce dernier et son prédécesseur, Issa Hayatou.
Vingt-quatre équipes africaines ont commencé à débarquer au pays des pharaons, l’Egypte, qui abrite, pour cette année 2019, la Coupe d’Afrique des Nations prévue du 21 juin au 19 juillet prochain. Un calendrier auquel nous avait généralement habitués la Coupe du monde de football, mais qui devrait désormais entrer dans les mœurs des Africains amateurs du ballon rond.
Précisément analogue à l’Euro 2016 ou encore la Coupe du monde féminine de football, la phase de groupes de la nouvelle CAN se jouera avec six groupes de quatre équipes, dont les deux premières seront qualifiées pour les huitièmes de finale ainsi que les quatre meilleurs troisièmes.
La nouvelle mouture de la CAN, inédite dans l’histoire du football africain professionnel a germé dans la tête d’un homme, Ahmad Ahmad, président de la fédération malgache de football et jusqu’en 2017 encore, membre du comité exécutif de la CAF. Lorsque cette année-là, il remporte l’élection de la présidence de la CAF face au président de longue date Issa Hayatou (1988 – 2017), c’est une double victoire pour le Malgache. Car il le sait, il pourra enfin faire adopter sa réforme.
Trouver le juste milieu entre clubs et sélections nationales
En effet, l’ancien patron du football était resté intransigeant sur toute modification calendaire de la compétition phare de son instance qui s’était jouée jusque-là entre janvier et février. Surtout, si elle devait être déplacée en été. Il fait trop chaud en Afrique du Nord, trop humide en Afrique centrale et trop froid dans le Sud à cette période, arguait-il.
Une argumentation prise à contre-pied par Ahmad Ahmad, qui soulignait le dilemme des footeux africains, obligés de faire un choix draconien entre leurs équipes nationales et leurs clubs, ces derniers étant réticents à laisser filer leurs joueurs en cours de saison. En 2017 seulement, six joueurs majeurs avaient renoncé à faire le déplacement au Gabon, lui préférant leurs clubs.
Une fois aux affaires, le nouveau président de la CAF ne perd pas de temps. Deux mois seulement après son élection, il réunit les professionnels du football dans le cadre d’un symposium de deux jours accueilli par la capitale marocaine, Rabat.
Le Comité exécutif de la CAF entérine dès lors une CAN grand format qui devrait se jouer en été. La réforme est actée pour la CAN 2019 que doit alors organiser le Cameroun. Un véritable défi pour le pays d’Afrique centrale qui voit ainsi son cahier de charges modifié, prié désormais de fournir six stades contre quatre préalablement exigé ; et bien sûr de renflouer ses infrastructures d’accueil.
Changement de programme
Comme tout changement majeur, la CAN nouvelle formule a fait grincer les dents et chamboulé plusieurs éditions de la compétition. Certains, comme le mythique gardien de but camerounais Joseph Antoine Bell ou encore l’ancien président de l’Olympique marseillais, Pape Diouf n’avaient pas hésité à décrier une décision arbitraire de la CAF susceptible de handicaper les chances camerounaises d’organiser la CAN 2019.
Le 30 novembre 2018, à plus de six mois de la CAN, c’est le coup de massue. La Confédération africaine de football retire l’organisation de la compétition au Cameroun. Là où certains croyaient voir un continuum du bras de fer entre le président Ahmad et son prédécesseur – né du retrait de la CAN U17 à Madagascar du temps d’Issa Hayatou. La CAF a officiellement conclu que le Cameroun n’était pas prêt à accueillir la grand-messe du football africain. Un argument qu’avait, à plusieurs reprises, évoqué le président Ahmad.
Conséquence en cascade, le Cameroun a été reprogrammé à 2021, remplaçant de fait la Côte d’Ivoire qui avait pourtant obtenu l’organisation de cette édition, qui devra finalement se contenter de la CAN 2023, retiré à la Guinée. Quid de la Guinée ? Son sort reste encore entre les mains du Comité exécutif de la CAN qui reste maître des horloges sur ce dossier.
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